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Autour de Bangkok : marchés, palais et jungles secrètes

Bangkok a beau être une ville qui ne dort jamais (sauf peut-être pendant la sieste post-Pad Thaï), il suffit de s’en échapper d’une poignée de kilomètres pour sentir l’air changer. On laisse derrière soi les embouteillages parfumés aux vapeurs de satay pour suivre les routes bordées de cocotiers, où les temples surgissent entre deux champs de sel. Ici, chaque province est comme une petite sœur turbulente de la capitale : Samut Sakhon vous sert la mer sur un plateau, Samut Songkhram vous surprend avec des trains qui traversent les marchés comme si de rien n’était, Ratchaburi vous promène entre collines calcaires et théâtre d’ombres, Phetchaburi et Hua Hin sortent leurs palais et leurs desserts sucrés, et Kanchanaburi vous murmure des histoires que la rivière n’a jamais oubliées. Cet itinéraire, c’est un peu comme ouvrir une boîte à trésors : on ne sait jamais si l’on va tomber sur une luciole, un dauphin ou un curry de palmier. Et c’est précisément ça, la magie.

Des côtes parfumées aux dauphins curieux

Quitter Bangkok vers Samut Sakhon, c’est passer du vacarme des klaxons au cliquetis des paniers de crabes. Le marché de Mahachai, géant bruissant où les crevettes se disputent la vedette aux calamars, offre un spectacle autant pour le palais que pour les yeux. Les effluves de poisson grillé s’y mêlent aux éclats de rire des marchands, et l’on se surprend à rêver d’une cuisine en bord de mer avec vue sur la rivière Tha Chin. Dans le village de Ban Don Kai Dee, la porcelaine Benjarong luit comme un arc-en-ciel figé dans l’argile, et les maisons d’hôtes vous accueillent avec un thé au jasmin fumant. Plus loin, le Wat Yai Chom Prasat, tout en bois, raconte encore l’époque d’Ayutthaya dans ses fresques patinées. Sur l’eau, les mangroves bruissent de vie et, si la chance vous sourit, un dauphin d’Irrawaddy viendra vous saluer d’un souffle discret. Entre septembre et décembre, le large voit passer les rorquals de Bryde, géants paisibles qui glissent sous la surface comme des ombres argentées. Ici, la mer est vivante, et le temps prend le rythme du va-et-vient des marées.

Le ballet des marchés et des lucioles

À Samut Songkhram, le train a toujours la priorité — même sur les légumes. Au marché ferroviaire de Mae Klong, on plie les auvents comme on retire un chapeau devant le roi, le temps que le convoi file à quelques centimètres des paniers de mangues. À Amphawa, le marché flottant danse au rythme des pagaies, chaque embarcation débordant de crevettes grillées, de sucreries dorées et de souvenirs colorés. Quand la nuit tombe, un autre spectacle commence : les lucioles, par milliers, allument les berges comme un sapin de Noël tropical. Le marché flottant de Tha Kha, plus discret, vous enveloppe dans le parfum des herbes fraîches et le murmure des conversations lentes. Le King Rama II Memorial Park vous plonge dans une époque où les maisons traditionnelles se dressaient comme des navires immobiles au milieu des jardins. Et si vos pieds ont besoin de sable, la plage de Don Hoi Lot vous propose une chasse aux couteaux de mer à marée basse, ponctuée d’assiettes généreuses dans les restaurants voisins.

Collines calcaires et ombres dansantes

Ratchaburi, c’est l’éclat des fruits sur l’eau à Damnoen Saduak, le marché flottant le plus célèbre du pays, où les bateaux s’entrechoquent dans une chorégraphie maîtrisée. Pour un souffle plus tranquille, le marché de Lau Tak Lak vous attend de l’autre côté du pont. Le Khao Ngu Stone Park érige ses montagnes calcaires comme des géants gardiens, abritant temples troglodytes et fresques anciennes. Au musée national, les céramiques racontent les gestes patients des mains d’antan, tandis qu’à Photharam, les maisons en bois gardent le parfum de la pluie et de la poussière. Le Wat Khanon Nang Yai conserve l’art des marionnettes d’ombre : chaque samedi matin, les silhouettes sculptées prennent vie dans les mains d’écoliers, projetant sur l’écran de tissu les récits du Ramakien. À Suan Phueng, les collines verdoyantes se parent d’un air presque européen, idéales pour s’oxygéner avant de rejoindre la Bat Cave, où des milliers de chauves-souris s’élancent au crépuscule, dessinant dans le ciel des arabesques mouvantes.

Palais royaux et jungles d’émeraude

Entre Phetchaburi et Hua Hin, la mer sert d’écrin à un passé royal. Sur la colline, Phra Nakhon Khiri mêle architecture thaïe, chinoise et européenne dans un panorama qui englobe la ville et les plaines. Plus bas, le palais de Marukhathaiyawan, tout en teck blond, respire la douceur d’un été éternel. Le parc national de Kaeng Krachan déploie forêts profondes, cascades et grottes comme un catalogue grandeur nature de biodiversité tropicale. La cascade de Pala-U offre ses piscines naturelles pour une baignade au cœur de la jungle, et la Wildlife Friends Foundation Thailand rappelle que la faune n’est pas un décor, mais un patrimoine vivant à protéger. À Phetchaburi, le titre de “ville de la gastronomie” se défend à coups de khanom mo gaeng fondant et de kaeng hua nod parfumé, dégustés sur le marché riverain au rythme des conversations des habitants.

L’eau turquoise et les cicatrices de l’Histoire

Kanchanaburi n’est pas une province que l’on traverse à la hâte. Le pont de la rivière Kwai, ses traverses usées et ses arches noires, raconte la mémoire des ouvriers et prisonniers qui y ont laissé leur force. Au musée JEATH et au cimetière de guerre, le silence pèse comme un ciel bas. Le Hellfire Pass Memorial Museum, au milieu de la jungle, offre un sentier où chaque pas semble résonner avec les voix du passé. Mais Kanchanaburi, c’est aussi la fraîcheur du parc national d’Erawan, où sept niveaux de cascades vert émeraude vous invitent à la randonnée et à la baignade. Plus loin, le parc de Sai Yok s’ouvre sur la rivière Kwai pour des balades en bateau, des descentes en radeau de bambou et des rencontres respectueuses avec les éléphants. Entre montagnes, rivières et temples, la province marie mémoire et beauté avec une intensité rare.

Un tourbillon autour de la capitale

Autour de Bangkok, il n’y a pas vraiment de “petites” excursions : chaque détour vous embarque dans un monde différent, qu’il s’agisse d’un marché flottant qui sent la noix de coco grillée, d’un palais dressé face à la mer, d’une jungle bruissante où l’on devine la silhouette d’un éléphant, ou d’une rivière qui porte encore la mémoire des hommes. C’est un itinéraire qui ne se parcourt pas seulement avec des kilomètres, mais avec les sens en éveil. On y collectionne les odeurs de curry, les éclats de voix des marchés, les couchers de soleil sur les rizières, et les histoires glissées par les habitants autour d’un thé. Alors, la prochaine fois que Bangkok vous semblera trop grande ou trop bruyante, souvenez-vous : il suffit de prendre le premier train, bus ou bateau pour découvrir que l’aventure commence bien avant la frontière de la ville.

Retrouvez aussi notre mini-guide sur Bangkok pour en savoir plus pour la destination. 

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